Même l’INA, noble institution, se met à l’éventaire...
Bientôt il aura cessé. Déjà le jour mange la nuit, en promesse de nocturnes ensoleillées.
Profitons d’une fin et du début donc d’une année, pour regarder la course immobile de l’existence.
S’asseoir, boire un café gasy, toujours un peu amer, trop cuit, et prendre le temps de griffonner quelques lignes. C’est si simples, les clichés, si vrais.
Dans quel sens rentre-t-on quand on est émigrant ? Migrant conviendrait mieux. S’il existe des départs, rien n’est moins sûr concernant leur contraire.
Il y a çà et là, toujours, le mythe du bon sauvage, sous la forme de ce petit gars du Tiers-Monde qui saurait tout faire, même se laisser faire. Et puis, il en y a quelques autres, rares et incroyables…
Ça va, ça va l’Afrique, est un programme de RFI, qui a donné à entendre différents auteurs africains lus dans le Jardin de la rue de Mons pendant le festival d’Avignon 2013…
Qu’il fasse froid ou chaud, qu’on soit aujourd’hui ou hier, ils se tiennent là, à la fois innombrables et singuliers, comme un gifle de l’humanité.
Le monde, contrairement à l’anatomie des vertébrés, dispose de plusieurs trous sans forcément y associer un cul.
Si tu voyages à Madagascar rapporte une belle photo d’enfant, ils sont si souriants, si joliment miséreux, un véritable poème à l’ordure. Plus aisément que les parents, ils entrent dans le cadre, ne demandent rien, ou si peu, un stylo, un bonbon. C’est tellement plus humain la pauvreté qui sourit.
Tropicale béatitude, émerveillement devant l’inénarrable crasse, cette misère regardée avec les doigts écartés sur les yeux, le temps passe, en bord d’océan indien, à un rythme qui oblige à en mesurer l’égouttement.